6 techniques pour favoriser l'apprentissage en groupe
- Marco Pesenti
- 8 mars 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 juil. 2021
Travail de groupe
Le groupe que forme la classe peut être plus ou moins uni, mais avec des parties
à ...part entière! Alors voyons comment amener les apprenants à former des groupes et à y travailler avec autant de plaisir que d’efficacité.
Dans ce post, je ne parlerai pas de lecture ni d’écriture, malgré que nous ayons vu son importance. Vous conviendrez que lire en groupe n’a rien d’attrayant et ne développe que peu les relations.
Qu’est-ce qu’un “bon groupe”, au juste?
Il a, selon moi, deux qualités principales:
Les idées claires: des objectifs d’apprentissage communs
La volonté nécessaire: chaque membre est résolu à en faire partie et à collaborer en vue des objectifs.
Les rencontres régulières et les objectifs précis apportent naturellement aux apprenants plus de discipline.
Les contacts sociaux, eux, contribuent à la motivation.
De plus, un groupe peut être autonome, et il pourra l’être de plus en plus.
Il arrive en effet que l’enseignant soit démuni face à son incapacité à transmettre ce qu’il souhaite. Il croit que les apprenants ont compris, ou il a épuisé les ressources pour clarifier ou, pire, il ne voit pas pourquoi le fond (ce qui est dit) ou la forme (comment c’est dit) ne passent pas. C’est donc quelquefois à l’apprenant d’enseigner, même à l’enseignant!
L’auto-interrogation (entre les participants) permet de savoir, dans les groupes, ce que chacun maîtrise et où il a des lacunes.
L’auto-explication, reprenant le thème avec des mots des apprenants, favorise également la mémorisation.
Vous remarquerez que l’écoute est primordiale.
Voyons maintenant quelques techniques pour se présenter et introduire le travail.
1. Le tour de table.
Si la classe est nouvelle, il est important que chacun se connaisse. Lors des diverses activités à plusieurs, il est aussi utile de connaître la personnalité des autres membres.
Le tour de table, à première vue banal et un peu ennuyeux, est une façon simple et relativement rapide pour briser la glace et sert ainsi d’introduction à tout autre travail plus conséquent à venir. Un travail préalable pour bien former les groupes!
Le but est également de donner la parole à tous, chacun pour un même temps donné et de la même façon, afin d’améliorer la connaissance des autres, ainsi que la confiance en soi face à eux. Chacun parle et chacun écoute.
On attend du tour de table une présentation ou un avis.
2. La présentation réciproque.
Une fois le tour de table terminé, on forme des paires. Les deux apprenants
s’ interviewent à tour de rôle sur le début d’année: comment le voient-ils? Qu’en attendent-ils?
L’avantage du plus petit groupe possible est multiple pour les introvertis: on ne s’adresse maintenant plus à toute la classe - classe que l’on connaît déjà mieux; on donne toute son attention à la personne dans l’écoute et la parole, ce qui sera un début pour agrandir le cercle.
Une deuxième phase amène chaque paire à se présenter au reste de la classe. L’écoute reste primordiale pour noter les points d’accord et de désaccord.
La dernière phase de ce travail se focalise sur le reste de la classe, qui réfléchit sur les points évoqués par la paire.
3. Le brainstorming
Cette technique, aussi appelée chasse aux idées, permet de récolter et, au besoin, de filtrer les ébauches en rapport à un thème. Secondairement, il permet d’évaluer en confiance la pertinence des avis de chaque membre. On apprend donc à apprécier les autres points de vue de façon ouverte. A chaque apprenant d' argumenter ses choix de mot clé ou de concept.
Toutes les idées, mêmes les plus fantasques, sont notées, pour les affiner plus tard.
Le brainstorming a toujours un lien avec le sujet, mais il peut être surprenant! Il encourage la créativité et le dialogue.
4. Le panel.
Une fois que les différentes perspectives sont mises en avant, on crée deux groupes plus petits avec un capitaine pour les unifier - ça peut être l’enseignant. Ce groupe, dit du panel, expose son point de vue global après concertation. Les autres écoutent et peuvent intervenir en apportant un contre-argument ou en demandant des précisions.
Les deux groupes inversent ensuite les rôles.
L’objectif est ici de favoriser L#accord entre les apprenants, l’échange d’idées argumentées sur un sujet, la prise de parole cadrée.
5. Les 7 points capitaux.
Fans d’acronymes qui n’en sont pas? Retenez cela pour bien cerner un problème:
Q-Q-O-Q-C-C-P
ou
Qui? Quoi? Où? Quand? Comment? Combien? Pourquoi?
C’est facile à retenir et surtout complet. Au fil des questions, chaque personne amène et est amenée à approfondir ce qui au départ peut être un concept totalement anodin ou au contraire mystérieux.
6. La méthode Jigsaw.
Selon la taille de la classe, des sous-groupes 4, 5 ou 6 élèves sont formés. Chacun d’eux a une partie de l’information nécessaire à la réussite du travail. Une fois que les élèves ont pris connaissance de l’information par des échanges au sein du sous-groupe, une présentation est organisée pour les autres apprenants.
On divise pour cela la matière en parties cohérentes que l’on distribuera aux équipes formées;
Chaque équipe de 4 à 6 doit être hétérogène quant aux compétences et tout autre paramètre, tel que la langue, le sexe, l’ethnie, etc.;
Chaque élève est affecté à l’étude d’une partie de la matière. L’enseignant organise le travail de telle façon que chaque apprenant n’ait accès qu’aux informations concernant sa partie;
Un chef d’équipe est désigné, qui aura la tâche de faciliter le travail (communication entre les apprenants et avec l’enseignant);
Les apprenants deviennent experts de leur partie de matière. Ils quittent leur équipe pour rejoindre les autres ayant la même partie.
Des animateurs sont désignés pour les réunions entre apprenants “experts” de la même partie de matière”. Après discussion, chacun rejoint son sous-groupe afin d’exposer son travail. Le chef d’équipe dirige le travail interne et encourage les questions.;
L’enseignant observe chaque sous-groupe et n’intervient qu’en cas de problème, voire de conflit. Il s’adresse alors au chef d’équipe qui devra reprendre en main son sous-groupe.
Le but de ses sous-groupes et du travail interne à ceux-ci vise à ce que le résultat de leur travail 1) resserre les liens 2) amène une étude approfondie de la matière par les étapes successives 3) résulte en une certaine uniformité des exposés finaux qui démontrera la compréhension de la matière grâce aux discussions inter-groupe. L’évaluation est individuelle et porte sur chacune de ses étapes: compréhension de la matière, expression de celle-ci, qualité des discussions, exposé de groupe.

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